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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 04:02

 

049 Isla del Sol Mur école ChallaAprès plusieurs jours au rythme de gastéropodes asthmatiques et cardiaques, on retrouve un regain d’énergie. Etait-ce l’altitude, l’hyperfrénésie du carnaval ou le double échappement des bus crachant une fumée noire ? Mais notre envie de découverte était proche du néant. On s’est même demandé si après tant de splendeurs chiliennes, on n’était pas un peu déçus par la Bolivie.

Hé bien non ! On a juste pris des vacances de vacances. En clair, on s’est mis au boulot (j’en entends qui rigolent...), pour trier des centaines de photos, rédiger nos notes et alimenter le blog. En fait quand on est en bourlingue sur une longue période, il est bon de se poser un peu.

004 Copacabana

Quand on arrive à Copacabana, la ville est en effervescence, décidément, nous suivons le carnaval durant tout notre séjour en Bolivie. Sur la place des Armas, les habitants en habit traditionnel dansent au son d’une fanfare. Le soir l’animation est à son comble, 4 orchestres aux 4 coins de la place font un raffut d’enfer, la ville entière fait la fête !

0001Carnaval à CopacabanaIci, on a de nouveau des fourmis dans les pattes. Ça tombe bien, l’endroit se prête à la rando. Tout d’abord une petite mise en jambe pour gravir la colline du calvaire qui surplombe la ville, et le lendemain on met au point un circuit de marche sur plusieurs jours. On trouve un transport, pour aller jusqu’à Sampaya, en bout de presqu’île. Ce village bien tranquille est peuplé de paysans et d’éleveurs. On y rencontre Hugo, qui nous prépare à manger et nous propose de nous conduire à la Isla del Sol, avec sa barque. Rendez-vous est pris pour le lendemain. On rentre à pied en passant sur des portions du chemin de l’Inca, traversant des petits villages, croisant bergères et cultivateurs, le tout dans des paysages vallonnés et bucoliques.

013 Carte péninsule CopacabanaLe lendemain, équipés de nos sacs, on quitte à pied Copacabana, pour rallier Sampaya à 3h30 de marche. C’est toujours la saison des pluies et malheureusement, pour une fois le climat n’est pas détraqué ! On sort nos ponchos et on marche allégrement les pieds dans la boue. Ça rappelle les Pyrénées ! On arrive à Sampaya, avec les premiers rayons du soleil. Avec la pluie qu’il a fait, Hugo ne nous attendait plus. C’est mal nous connaitre !

017 SampayaEn réponse à nos estomacs affamés, il nous concocte des omelettes de légumes, puis nous le suivons jusqu’à sa barque. Elle est amarrée sur une petite plage où sèchent ses filets et des petits poissons qu’il a pêchés précédemment. L’endroit est désert. On embarque et c’est parti pour 1h30 de rame (hé oui pas de moteur !), jusqu’à l’île du soleil. Il n’avait pas du prévoir le vent de face et peine un peu, à mi-traversée. Jean-Paul attrape un des avirons et lui vient en aide au prix d’une belle ampoule. C’est magique d’avancer au fil de l’eau et au raz de la côte, sans autre bruit que celui du clapot et des oiseaux qui nous survolent.

025 Isla del SolOn débarque comme des réfugiés clandestins, au sud de l’île, près de ruines Incas. Cette île renferme d’autres vestiges et draine un bon nombre de touristes. Mais notre arrivée en fin d’après-midi, via notre esquif, nous fait éviter la plupart des visiteurs journaliers repartis avec les navettes à moteur. C’est jouissif de découvrir ces panoramas, peuplés de lamas, d’ânes, cochons et moutons, en toute tranquillité. On trouve un mini-hôtel de 2 chambres avant le village de Yumani, avec une belle vue, une salle d’eau et une chambre flambant neuves.

026 Isla del SolLe lendemain, on rallie le nord, par le chemin à péage. C’est un peu pellé, mais la vue plongeante sur les criques de l’île, vaut la peine. En bout d’île se trouvent les vestiges d’un temple labyrinthique Inca surplombant une « calanque » d’eau turquoise. Si ce n’était pas les ruines, on se croirait en Corse ! De là, on rallie Challapampa. Quel étonnement, après la quasi solitude de la veille, de constater que ce petit village est le point de ralliement de la jeunesse bohême d’Amérique latine. Sur la plage, s’égayent une cinquantaine de tentes au milieu des cochons en liberté. A côté, le carnaval qui n’en finit pas, ramène couleurs et rengaines locales. Pour le moins contrasté !

041 Isla del SolLe lendemain, tout un chacun cuve ses excès de la veille et c’est donc en toute tranquillité que l’on quitte à pied Challapampa, ses cochons libérés, ses habitants enivrés et ses hippies ensablés. Le chemin pour rallier Challa, suit la côte, c'est-à-dire monte, vire et descend. Le village est quasi désert. Est-ce la messe dominicale qui réunit ses ouailles ou plutôt une bonne gueule de bois collective qui les maintient couchés ? No sé ! En tous les cas, ce versant de l’île est verdoyant, partout des sources qui alimentent des champs en terrasses, plantés de patates, maïs, fèves et un peu de quinoa. On adore rencontrer tout le bestiaire qui peuplait nos campagnes dans l’ancien temps. Surtout quand il s’agit d’un petit âne chevelu, qui se régale de gratouille derrière sa longue oreille !

047 Isla del SolPour revenir au port de Yumani, on évite le sentier à péage et on traverse d’autres hameaux endormis, avant de rejoindre le parcours obligé de la navette à moteur nous ramenant vers Copacabana. Nous terminons notre périple pédestre, qu’aucun moteur à explosion n’est venu troubler, si ce n’est les 60cm3 de la navette du retour.

038 Isla del SolNotre séjour en Bolivie s’achève là. Il nous confirme notre manque de goût pour les villes. Par contre quel plaisir de découvrir la nature au rythme de la marche. mais notre soif insatiable des randonnées dans la nature.

033Panorama Yumani

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 03:50

 

001 Potosi

D’Uyuni nous rallions Potosi par une route/piste défoncée avec des travaux. Le trajet s’effectue en altitude (4000 m environ). A un moment, nous essuyons un orage de grêle à ne plus voir la route, malgré cela, le bus roule très vite.

004 Potosi Carnaval

A Potosi, on s’installe quelque jours, pour prendre le temps et s’acclimater à l’altitude que nous ne quitterons plus jusqu’à Cuzco. Dans la ville c’est carnaval. Pendant 4 jours, des groupes informels défilent joyeusement au son d’une musique assez répétitive. Les gamins sont équipés de pistolets, de bombes à eau et de spray à mousse. On hérite de quelques tirs mal ajustés. Les filles sont particulièrement visées, certaines sont équipées de ponchos, les autres sont mouillées de la tête aux pieds. De nous deux, forcément, Cathy est la plus visée ! Nous assistons à quelques batailles très fournies en projectiles plein d’eau, d’un trottoir à l’autre.

006 Potosi le cerro rico

Potosi possèdent de grands monuments, témoins de sa splendeur passée ainsi que d’un couvent/prison, prévu pour les filles surnuméraires des grandes familles. Bon finalement, on n’ira rien voir de tout ça. Mais nous visitons tout de même la mine d’argent (le Cerro Rico) qui a assuré la richesse de l’Espagne et de l’Europe pendant quelques siècles. Aujourd’hui, la mine n’est plus suffisamment rentable. L’état s’est désengagé. Des coopératives de mineurs ont repris l’exploitation et survivent dans des conditions de travail épouvantables. Avant de rentrer dans les galeries, le mineur passe dans une boutique pour acheter de la dynamite et des feuilles de coca qui lui permettront de supporter sa journée. La visite s’effectue pendant le carnaval, nous ne voyons pas de mineur au travail, ce qui n’est peut-être pas un mal. Nous n’aurons pas droit aux explosions, aux coups de marteaux piqueurs, à la poussière... Nous pénétrons dans une galerie courbés en deux, les pieds dans une boue très certainement toxique. Le plafond irrégulier est de temps en temps étayé, il faut faire attention de ne pas tomber dans les puits de communication entre les niveaux. Nous faisons connaissance avec « El Tio » divinité de la mine. C’est un dieu viril, à l’image des mineurs, on lui offre des cigarettes, de l’alcool et des feuilles de coca.

013 Potosi les mineurs du dimanche

Notre route se poursuit vers le nord avec un arrêt obligé à La Paz, toujours pour cause de carnaval. Et puis le mardi, c’est un jour spécial, c’est le jour de la Pachamama. Le matin, en sortant de l’hôtel, un couple nous demande de bénir le bout de trottoir qui lui sert d’étal à souvenirs. Il nous faut arroser le sol jonché de pétales de fleurs avec de la bière, en l’honneur de la divinité, puis boire le reste. Nous effectuons consciencieusement le rituel, tout en pensant que nous ne représentons pas les bons clients potentiels !

015 La Paz

Dans la mesure où nous ne souhaitons pas passer du temps dans la capitale, nous effectuons un tour en taxi. C’est jour de fête et la circulation est à son activité minimale. Nous découvrons une ville en forme de cuvette. Les quartiers chics sont en bas dans les 3200 m d’altitude. Sur des coteaux escarpés s’accrochent des maisons en briques nues, les unes au-dessus des autres, jusqu’à 4000 m. Lors de grosses intempéries, quelques unes dégringolent...

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 02:39

002 Laguna Blanca

 

Après un peu plus d’un mois passé au Chili et en Argentine, nous voilà partis vers l’aventure Bolivienne. Et l’aventure commence fort ! Il s’agit de traverser la Cordillère des Andes, jusqu’à 5000m d’altitude, pour rallier la ville d’Uyuni en Bolivie. Les hectolitres qui se sont abattus sur San Pedro, viennent justement de ce charmant pays. On appelle ce phénomène l’hiver bolivien en plein été austral. Bien sûr, il n’existe ni route et encore moins d’autoroute. La seule manière connue est de se faire balloter dans un 4X4, sur des pistes défoncées par les intempéries. 220km de pur bonheur ! Bon, on va pas non plus se plaindre, personne ne nous y oblige. Le but de l’expédition, est de traverser le sud Lipez, région connue et reconnue pour ses fantastiques paysages.

 

005 Laguna Blanca

 

Lorsqu’on embarque dans le bus qui nous conduit jusqu’à la frontière, on n’est pas encore sûrs de pouvoir la franchir. La veille, les passagers ont du poiroter 6h, avant d’avoir l’autorisation. Nous avons de la chance, la pluie de la veille n’a pas été si terrible et les douaniers chiliens, nous laissent assez vite passer. Le bus grimpe jusqu’à 5000m d’altitude, puis quitte la route et bifurque dans un champ de neige, qui amène jusqu’au poste frontière bolivien où attendent les 4X4. L’agence que nous avons choisi (Strella del Sur), a affrété 3 véhicules, qui doivent chacun, amener à bon port, 5 ou 6 touristes. Des groupes se forment. Les sacs à dos sont enroulés dans une bâche et chargés sur le toit de la voiture, que nous allons partager avec 2 jeunes chiliennes volubiles et 2 retraités canadiens anglophones. Au volant, Andrès, pilote Bolivien.


007 Laguna Verde

 

Le début du périple se fait sous le soleil, nous nous arrêtons aux lagunes Blanca et Verde. Cette dernière, malgré une couleur digne d’un lagon tropical, n’engage pas à la baignade. Elle tient sa beauté d’un mélange de soufre et d’arsenic. En arrivant à Aguas Calientes, où l’eau à 35° est beaucoup plus hospitalière, le temps se couvre et nous essuyons la 1ère averse de grêle d’une longue série.

 

018 Paysage sud Lipez

 

Par souci de sécurité, les 4X4 se suivent. Quand notre véhicule fait une embardée à cause d’un pneu crevé, les autres chauffeurs arrivent à la rescousse, pour aider à changer la roue. Contrairement à ce que l’on pourrait croire à cette altitude, les pistes ne présentent ni lacet, ni escarpement comme dans nos montagnes. Le dénivelé se gagne « gentiment » sur des terrains vallonnés, entourés de sommets flirtant avec les 6000m. Hormis notre caravane, nulle trace humaine dans ces contrées peu hospitalières. Ici aussi, la nature est toujours la plus forte.

 

012 Crevaison

 

Puis on arrive au camp. C’est spartiate mais c’est plus coquet que certains lodges de notre dernier trek au Népal. En face se situe la Lagune Colorada, peuplée de flamants roses. C’est comme la Camargue, les montagnes en plus.

 

013 Laguna Colorada

 

Au cours de la journée, des clans se sont formés et l’atmosphère entre les équipées des 3 véhicules est tendue. Tous défendent leur bout de gras ou leur bouteille de coca, comme si leur vie en dépendait. Vraiment aucune affinité...

 

023 Paysage sud Lipez

 

 Après une nuit à 4500m et un bon mal de tronche, on repart en direction d’Uyuni. On rencontre sur notre route un arbre de pierre, des lagunes et toujours ces pistes que seuls les initiés peuvent reconnaitre. Par moment, la grêle est si forte, que les paysages alentours se couvrent de blanc. Sacré Andrès, qui tout en mâchonnant ses feuilles de coca, veille « au grain » et nous conduit à bon port jusqu’à Uyuni.

 

017 Salar-d'Uyuni

 

Le lendemain, la visite du salar, fait également partie de l’expédition. Et quelle visite ! Le désert de sel le plus grand du monde, couvre 12500km2, mais en cette saison de pluie torrentielle, seule une infime partie est accessible. Les 4X4 s’engagent sur l’étang que forme le Salar et roulent une bonne heure dans 10cm d’eau saturée de sel. C’est corrosif à souhait! La vision est irréelle. C’est un miroir géant, le ciel et les nuages s’y reflètent, l’horizon disparait. C’est encore mieux quand on met pieds dans l’eau et qu’on patauge dans les nuages. C’est un immense mirage qui déchaine l’imagination. La preuve en est, ce groupe d’asiatiques qui se dessape et pose tels des flamants jaunes, les fesses à l’air. Hilarant et poétique !

 

011 Salar-d'Uyuni

 

Pour finir, nous allons visiter le cimetière de trains où de vieilles loco rouillées, ont été alignées et servent de jardin d’enfants à des touristes en mal d’escalade. Le soleil au zénith n’aide pas à faire des photos, qu’à cela ne tienne, on y retourne en fin d’après-midi, tout seuls, enfin libres!

 

003 Uyuni cimetière des trains

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