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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 01:27

007 SillustaniDe Copacabana, après trois heures de bus, nous nous retrouvons à Puno, au Pérou. Les lieux nous paraissent familiers. Deux ans se sont écoulés depuis notre précédent voyage. La ville n’a pas de charme particulier, mais on s’y sent bien. C’est en plus le départ pour les iles Amantani et Taquile. Et puis nous avons un point de chute chez Leticia et Isaac avec qui nous avions bien sympathisé la fois dernière.

001 Panorama-Sillustani

C’est l’occasion aussi de retourner voir le site de Sillustani qui nous avez tant impressionné. Mais cette fois-ci nous y allons par nos propres moyens, car la visite précédente avec un guide nous avait laissé un goût de trop peu. On emprunte donc les transports en commun : bus, puis un break transformé en « colectivos » où s’entassent cinq  femmes avec enfants et balluchons dans le coffre !

025 SillustaniNous arrivons sur le site le matin, alors que les agences n’y viennent que l’après-midi, résultat : l’espace nous appartient. Entre de gros nuages, le soleil est avec nous une petite partie de la journée. Sillustani est un site bâti sur une péninsule entourée du lac Umayo à 4000 m d’altitude. Depuis 500 ans avant notre ère les civilisations successives y ont honoré leurs morts, en érigeant des tours (Chulpas). Il s’en dégage une grande force (tellurique ?) et beaucoup de sérénité. Des groupes mystiques et autre chamane y pratiquent encore des rituels.

035 Sillustani

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 04:02

 

049 Isla del Sol Mur école ChallaAprès plusieurs jours au rythme de gastéropodes asthmatiques et cardiaques, on retrouve un regain d’énergie. Etait-ce l’altitude, l’hyperfrénésie du carnaval ou le double échappement des bus crachant une fumée noire ? Mais notre envie de découverte était proche du néant. On s’est même demandé si après tant de splendeurs chiliennes, on n’était pas un peu déçus par la Bolivie.

Hé bien non ! On a juste pris des vacances de vacances. En clair, on s’est mis au boulot (j’en entends qui rigolent...), pour trier des centaines de photos, rédiger nos notes et alimenter le blog. En fait quand on est en bourlingue sur une longue période, il est bon de se poser un peu.

004 Copacabana

Quand on arrive à Copacabana, la ville est en effervescence, décidément, nous suivons le carnaval durant tout notre séjour en Bolivie. Sur la place des Armas, les habitants en habit traditionnel dansent au son d’une fanfare. Le soir l’animation est à son comble, 4 orchestres aux 4 coins de la place font un raffut d’enfer, la ville entière fait la fête !

0001Carnaval à CopacabanaIci, on a de nouveau des fourmis dans les pattes. Ça tombe bien, l’endroit se prête à la rando. Tout d’abord une petite mise en jambe pour gravir la colline du calvaire qui surplombe la ville, et le lendemain on met au point un circuit de marche sur plusieurs jours. On trouve un transport, pour aller jusqu’à Sampaya, en bout de presqu’île. Ce village bien tranquille est peuplé de paysans et d’éleveurs. On y rencontre Hugo, qui nous prépare à manger et nous propose de nous conduire à la Isla del Sol, avec sa barque. Rendez-vous est pris pour le lendemain. On rentre à pied en passant sur des portions du chemin de l’Inca, traversant des petits villages, croisant bergères et cultivateurs, le tout dans des paysages vallonnés et bucoliques.

013 Carte péninsule CopacabanaLe lendemain, équipés de nos sacs, on quitte à pied Copacabana, pour rallier Sampaya à 3h30 de marche. C’est toujours la saison des pluies et malheureusement, pour une fois le climat n’est pas détraqué ! On sort nos ponchos et on marche allégrement les pieds dans la boue. Ça rappelle les Pyrénées ! On arrive à Sampaya, avec les premiers rayons du soleil. Avec la pluie qu’il a fait, Hugo ne nous attendait plus. C’est mal nous connaitre !

017 SampayaEn réponse à nos estomacs affamés, il nous concocte des omelettes de légumes, puis nous le suivons jusqu’à sa barque. Elle est amarrée sur une petite plage où sèchent ses filets et des petits poissons qu’il a pêchés précédemment. L’endroit est désert. On embarque et c’est parti pour 1h30 de rame (hé oui pas de moteur !), jusqu’à l’île du soleil. Il n’avait pas du prévoir le vent de face et peine un peu, à mi-traversée. Jean-Paul attrape un des avirons et lui vient en aide au prix d’une belle ampoule. C’est magique d’avancer au fil de l’eau et au raz de la côte, sans autre bruit que celui du clapot et des oiseaux qui nous survolent.

025 Isla del SolOn débarque comme des réfugiés clandestins, au sud de l’île, près de ruines Incas. Cette île renferme d’autres vestiges et draine un bon nombre de touristes. Mais notre arrivée en fin d’après-midi, via notre esquif, nous fait éviter la plupart des visiteurs journaliers repartis avec les navettes à moteur. C’est jouissif de découvrir ces panoramas, peuplés de lamas, d’ânes, cochons et moutons, en toute tranquillité. On trouve un mini-hôtel de 2 chambres avant le village de Yumani, avec une belle vue, une salle d’eau et une chambre flambant neuves.

026 Isla del SolLe lendemain, on rallie le nord, par le chemin à péage. C’est un peu pellé, mais la vue plongeante sur les criques de l’île, vaut la peine. En bout d’île se trouvent les vestiges d’un temple labyrinthique Inca surplombant une « calanque » d’eau turquoise. Si ce n’était pas les ruines, on se croirait en Corse ! De là, on rallie Challapampa. Quel étonnement, après la quasi solitude de la veille, de constater que ce petit village est le point de ralliement de la jeunesse bohême d’Amérique latine. Sur la plage, s’égayent une cinquantaine de tentes au milieu des cochons en liberté. A côté, le carnaval qui n’en finit pas, ramène couleurs et rengaines locales. Pour le moins contrasté !

041 Isla del SolLe lendemain, tout un chacun cuve ses excès de la veille et c’est donc en toute tranquillité que l’on quitte à pied Challapampa, ses cochons libérés, ses habitants enivrés et ses hippies ensablés. Le chemin pour rallier Challa, suit la côte, c'est-à-dire monte, vire et descend. Le village est quasi désert. Est-ce la messe dominicale qui réunit ses ouailles ou plutôt une bonne gueule de bois collective qui les maintient couchés ? No sé ! En tous les cas, ce versant de l’île est verdoyant, partout des sources qui alimentent des champs en terrasses, plantés de patates, maïs, fèves et un peu de quinoa. On adore rencontrer tout le bestiaire qui peuplait nos campagnes dans l’ancien temps. Surtout quand il s’agit d’un petit âne chevelu, qui se régale de gratouille derrière sa longue oreille !

047 Isla del SolPour revenir au port de Yumani, on évite le sentier à péage et on traverse d’autres hameaux endormis, avant de rejoindre le parcours obligé de la navette à moteur nous ramenant vers Copacabana. Nous terminons notre périple pédestre, qu’aucun moteur à explosion n’est venu troubler, si ce n’est les 60cm3 de la navette du retour.

038 Isla del SolNotre séjour en Bolivie s’achève là. Il nous confirme notre manque de goût pour les villes. Par contre quel plaisir de découvrir la nature au rythme de la marche. mais notre soif insatiable des randonnées dans la nature.

033Panorama Yumani

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 03:50

 

001 Potosi

D’Uyuni nous rallions Potosi par une route/piste défoncée avec des travaux. Le trajet s’effectue en altitude (4000 m environ). A un moment, nous essuyons un orage de grêle à ne plus voir la route, malgré cela, le bus roule très vite.

004 Potosi Carnaval

A Potosi, on s’installe quelque jours, pour prendre le temps et s’acclimater à l’altitude que nous ne quitterons plus jusqu’à Cuzco. Dans la ville c’est carnaval. Pendant 4 jours, des groupes informels défilent joyeusement au son d’une musique assez répétitive. Les gamins sont équipés de pistolets, de bombes à eau et de spray à mousse. On hérite de quelques tirs mal ajustés. Les filles sont particulièrement visées, certaines sont équipées de ponchos, les autres sont mouillées de la tête aux pieds. De nous deux, forcément, Cathy est la plus visée ! Nous assistons à quelques batailles très fournies en projectiles plein d’eau, d’un trottoir à l’autre.

006 Potosi le cerro rico

Potosi possèdent de grands monuments, témoins de sa splendeur passée ainsi que d’un couvent/prison, prévu pour les filles surnuméraires des grandes familles. Bon finalement, on n’ira rien voir de tout ça. Mais nous visitons tout de même la mine d’argent (le Cerro Rico) qui a assuré la richesse de l’Espagne et de l’Europe pendant quelques siècles. Aujourd’hui, la mine n’est plus suffisamment rentable. L’état s’est désengagé. Des coopératives de mineurs ont repris l’exploitation et survivent dans des conditions de travail épouvantables. Avant de rentrer dans les galeries, le mineur passe dans une boutique pour acheter de la dynamite et des feuilles de coca qui lui permettront de supporter sa journée. La visite s’effectue pendant le carnaval, nous ne voyons pas de mineur au travail, ce qui n’est peut-être pas un mal. Nous n’aurons pas droit aux explosions, aux coups de marteaux piqueurs, à la poussière... Nous pénétrons dans une galerie courbés en deux, les pieds dans une boue très certainement toxique. Le plafond irrégulier est de temps en temps étayé, il faut faire attention de ne pas tomber dans les puits de communication entre les niveaux. Nous faisons connaissance avec « El Tio » divinité de la mine. C’est un dieu viril, à l’image des mineurs, on lui offre des cigarettes, de l’alcool et des feuilles de coca.

013 Potosi les mineurs du dimanche

Notre route se poursuit vers le nord avec un arrêt obligé à La Paz, toujours pour cause de carnaval. Et puis le mardi, c’est un jour spécial, c’est le jour de la Pachamama. Le matin, en sortant de l’hôtel, un couple nous demande de bénir le bout de trottoir qui lui sert d’étal à souvenirs. Il nous faut arroser le sol jonché de pétales de fleurs avec de la bière, en l’honneur de la divinité, puis boire le reste. Nous effectuons consciencieusement le rituel, tout en pensant que nous ne représentons pas les bons clients potentiels !

015 La Paz

Dans la mesure où nous ne souhaitons pas passer du temps dans la capitale, nous effectuons un tour en taxi. C’est jour de fête et la circulation est à son activité minimale. Nous découvrons une ville en forme de cuvette. Les quartiers chics sont en bas dans les 3200 m d’altitude. Sur des coteaux escarpés s’accrochent des maisons en briques nues, les unes au-dessus des autres, jusqu’à 4000 m. Lors de grosses intempéries, quelques unes dégringolent...

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 02:39

002 Laguna Blanca

 

Après un peu plus d’un mois passé au Chili et en Argentine, nous voilà partis vers l’aventure Bolivienne. Et l’aventure commence fort ! Il s’agit de traverser la Cordillère des Andes, jusqu’à 5000m d’altitude, pour rallier la ville d’Uyuni en Bolivie. Les hectolitres qui se sont abattus sur San Pedro, viennent justement de ce charmant pays. On appelle ce phénomène l’hiver bolivien en plein été austral. Bien sûr, il n’existe ni route et encore moins d’autoroute. La seule manière connue est de se faire balloter dans un 4X4, sur des pistes défoncées par les intempéries. 220km de pur bonheur ! Bon, on va pas non plus se plaindre, personne ne nous y oblige. Le but de l’expédition, est de traverser le sud Lipez, région connue et reconnue pour ses fantastiques paysages.

 

005 Laguna Blanca

 

Lorsqu’on embarque dans le bus qui nous conduit jusqu’à la frontière, on n’est pas encore sûrs de pouvoir la franchir. La veille, les passagers ont du poiroter 6h, avant d’avoir l’autorisation. Nous avons de la chance, la pluie de la veille n’a pas été si terrible et les douaniers chiliens, nous laissent assez vite passer. Le bus grimpe jusqu’à 5000m d’altitude, puis quitte la route et bifurque dans un champ de neige, qui amène jusqu’au poste frontière bolivien où attendent les 4X4. L’agence que nous avons choisi (Strella del Sur), a affrété 3 véhicules, qui doivent chacun, amener à bon port, 5 ou 6 touristes. Des groupes se forment. Les sacs à dos sont enroulés dans une bâche et chargés sur le toit de la voiture, que nous allons partager avec 2 jeunes chiliennes volubiles et 2 retraités canadiens anglophones. Au volant, Andrès, pilote Bolivien.


007 Laguna Verde

 

Le début du périple se fait sous le soleil, nous nous arrêtons aux lagunes Blanca et Verde. Cette dernière, malgré une couleur digne d’un lagon tropical, n’engage pas à la baignade. Elle tient sa beauté d’un mélange de soufre et d’arsenic. En arrivant à Aguas Calientes, où l’eau à 35° est beaucoup plus hospitalière, le temps se couvre et nous essuyons la 1ère averse de grêle d’une longue série.

 

018 Paysage sud Lipez

 

Par souci de sécurité, les 4X4 se suivent. Quand notre véhicule fait une embardée à cause d’un pneu crevé, les autres chauffeurs arrivent à la rescousse, pour aider à changer la roue. Contrairement à ce que l’on pourrait croire à cette altitude, les pistes ne présentent ni lacet, ni escarpement comme dans nos montagnes. Le dénivelé se gagne « gentiment » sur des terrains vallonnés, entourés de sommets flirtant avec les 6000m. Hormis notre caravane, nulle trace humaine dans ces contrées peu hospitalières. Ici aussi, la nature est toujours la plus forte.

 

012 Crevaison

 

Puis on arrive au camp. C’est spartiate mais c’est plus coquet que certains lodges de notre dernier trek au Népal. En face se situe la Lagune Colorada, peuplée de flamants roses. C’est comme la Camargue, les montagnes en plus.

 

013 Laguna Colorada

 

Au cours de la journée, des clans se sont formés et l’atmosphère entre les équipées des 3 véhicules est tendue. Tous défendent leur bout de gras ou leur bouteille de coca, comme si leur vie en dépendait. Vraiment aucune affinité...

 

023 Paysage sud Lipez

 

 Après une nuit à 4500m et un bon mal de tronche, on repart en direction d’Uyuni. On rencontre sur notre route un arbre de pierre, des lagunes et toujours ces pistes que seuls les initiés peuvent reconnaitre. Par moment, la grêle est si forte, que les paysages alentours se couvrent de blanc. Sacré Andrès, qui tout en mâchonnant ses feuilles de coca, veille « au grain » et nous conduit à bon port jusqu’à Uyuni.

 

017 Salar-d'Uyuni

 

Le lendemain, la visite du salar, fait également partie de l’expédition. Et quelle visite ! Le désert de sel le plus grand du monde, couvre 12500km2, mais en cette saison de pluie torrentielle, seule une infime partie est accessible. Les 4X4 s’engagent sur l’étang que forme le Salar et roulent une bonne heure dans 10cm d’eau saturée de sel. C’est corrosif à souhait! La vision est irréelle. C’est un miroir géant, le ciel et les nuages s’y reflètent, l’horizon disparait. C’est encore mieux quand on met pieds dans l’eau et qu’on patauge dans les nuages. C’est un immense mirage qui déchaine l’imagination. La preuve en est, ce groupe d’asiatiques qui se dessape et pose tels des flamants jaunes, les fesses à l’air. Hilarant et poétique !

 

011 Salar-d'Uyuni

 

Pour finir, nous allons visiter le cimetière de trains où de vieilles loco rouillées, ont été alignées et servent de jardin d’enfants à des touristes en mal d’escalade. Le soleil au zénith n’aide pas à faire des photos, qu’à cela ne tienne, on y retourne en fin d’après-midi, tout seuls, enfin libres!

 

003 Uyuni cimetière des trains

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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 00:44

007 Retour Laguna Cejar

 

002 Hierbas Buenas PétroglyphesDe Valparaiso, un avion puis un bus nous conduisent à San Pedro, une des 14 oasis du désert d’Atacama. Désert sensé avoir l’atmosphère la plus sèche de la planète. Toutes les maisons, les hôtels, l’église, sont construits en adobe et peints en blanc : on peut dire que San Pedro a du style ! De fait, c’est hyper touristique et les places dans les hôtels sont très convoitées. Chaque nuit en cette saison, à défaut de chambre disponible, bon nombre de routards finissent sous les arches près de l’église.


019 Laguna Chaxa Salar AtacamaDans notre hôtel, toutes les chambres ouvrent sur le patio. Beaucoup de français y ont élu domicile, est-ce un effet « guide du routard » ? Bon, les apéros s’organisent naturellement, on invite même les copains de l’hôtel d’à côté, les discussions vont bon train.

 

017 Pause asado
014 Asado sous la pluieNous effectuons trois jours d’excursions, dont entre autres la vallée de la lune, de la mort, les lagunes altiplaniques et le salar d’Atacama. Les geysers du Tatio et le Salar de Tara sont malheureusement inaccessibles à cause des intempéries.
Lors des sorties, le petit groupe que nous formons sympathise rapidement. Est-ce l’asado sous la pluie? En tout cas, on arrive à se marrer en parlant politique.

 

033 Vallée de la lune

 

Notre guide Santiago, exilé chilien, s’exprime avec passion sur son pays retrouvé. Il nous parle du désert, des oasis, des Atacamènes et aussi de l’histoire récente du Chili, en effectuant un véritable travail d’acteur. Grâce à lui, nous comprenons mieux les contradictions actuelles de ce pays. Démocratique certes, mais ayant conservé une constitution intacte, rédigée par les sbires de Pinochet.

 

034 Amphithéâtre Vallée de la lune
040 San Pedro après le délugeLa Pachamama a jeté son grand seau de flotte pour éprouver San Pedro et notre séjour par la même occasion. Le désert d’Atacama hérite des nuages qui ont réussi à franchir la Cordillère des Andes. Cette année, ils y arrivent particulièrement bien et arrosent de façon inconsidérée. Les habitants de San Pedro n’ont pas vu ça depuis 40 ans. Les routes, les pistes, sont coupées par des torrents de boue, les murs d’adobe se délitent, les toitures s’effondrent, des hôtels sont sinistrés, les touristes désœuvrés et l’église vit ses plus mauvais moments.

 

042 avant-après
Malgré ces conditions météorologiques, notre route doit continuer en direction de la Bolivie. Trois jours de 4X4 sont nécessaires pour traverser la Cordillère. Une agence nous assure que nous pouvons passer... La suite au prochain numéro.

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 01:49

004 Valparaiso

 

Après notre étape dans les grands espaces, nous nous dirigeons vers la ville. Nous atterrissons à côté de Santiago, mais nous préférons nous établir dans une cité de taille plus humaine : Valparaiso.

La température très agréable permet de se promener en short et tee-shirt, alors que l’Europe grelote sous la neige et la glace.


010 Valparaiso

Valparaiso possède un charme fou. Les rues en pentes plongent vers le port. Des ascenseurs centenaires fonctionnent un peu comme des bus et remontent les habitants sur les hauteurs. Les maisons, bien déglinguées ou en bon état, sont recouvertes pour la plupart de tôle ondulée.

Un gros incendie se déclare derrière la ville, le ciel est noir de fumée, des centaines d’hectares de forêt de pins et d’eucalyptus sont détruits. Ce n’est qu’un feu dans la longue série de sinistres qui endommagent, en cette saison, le paysage chilien.


016 Valparaiso Tags

La ville doit bien posséder quelques monuments qui n’arriveront pas à éveiller notre curiosité. Par contre, le côté moderne, actuel, vivant nous scotche ! Les façades des maisons (y compris celles qui sont délabrées) sont peintes sans complexe avec des couleurs très vives. Des artistes s’expriment avec exubérance et talent sur toutes les surfaces possibles. Les ascenseurs, pourtant classés, n’échappent pas à la règle. Ils rivalisent les uns les autres avec des couleurs les plus criardes. Le pastel, la sobriété n’ont pas cours ici !


017 Valparaiso

Pablo Neruda, grand poète chilien, possédait plusieurs maisons. Nous visitons celle de Valparaiso, nommée la Sebastiana, ainsi qu’une autre, cent kilomètres plus au sud, appelée Isla Negra. Les maisons de Pablo mettent en évidence sa passion pour la mer et les objets. Toutes deux, ont de grandes baies vitrées s’ouvrant sur le Pacifique. A l’intérieur, s’organisent des collections les plus improbables : des figures de proue, machines à hosties, verres colorés, coquillages et crustacés (sur la plage abandonnée)...


028 Isla Negra

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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 22:41

009 Ensenada

 

Grâce à quelques heures de bus, on quitte la « Bretagne » pour « la Suisse ». On parie sur l’amélioration du temps et on décide de monter notre tente à Ensenada, petit village tout en longueur, au bord du lac Llanquihue et au pied du magnifique volcan Osorno.
Le soleil se fait attendre un jour et demi et heureusement que le camping est pourvu d’un refuge où nous abriter durant les averses qui se succèdent. Et puis, un soir, tout s’éclaircit. Et là, émerveillement total, on découvre Osorno. « Notre » premier volcan, coiffé de son cône de glace. Wahou !

016 Osorno

 

Le paysage alentour est tout aussi superbe : lacs, pins, chalets, montagnes et autres volcans. Un vrai paradis pour la rando. Notre rythme pépère de ces derniers jours commence à nous peser, à tous les sens du terme, alors on en profite ! A flanc de volcan, sur des sentiers quasi déserts, ou bien près des cascades de Petrohue, au milieu des touristes chiliens, tout mérite le coup d’œil. Sans parler du lac de Todos los Santos (tous les saints : découverts par les Jésuites un 01/11...) et de sa couleur improbable entre le turquoise et le vert. Ce qui nous sidère, c’est qu’en Europe, des coins comme ça seraient mités de constructions, alors qu’ici la nature parait vierge. Ces immensités américaines nous surprennent toujours...

 

019 Petrohue et Osorno

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 23:30

001-Castro.jpg

 

En descendant du ferry de Navimag à Puerto Montt, nous sortons de Patagonie. Fini les immensités vierges, nous retrouvons la civilisation, avec son trafic routier, ses agglomérations, ses maisons disséminées dans le paysage.


Comme prévu nous allons sur l’ile de Chiloé. La traversée se fait sous un ciel gris, mais accompagnés de phoques, de dauphins et de pélicans. Les paysages sous la pluie ressemblent fort à la Bretagne. C’est beau.  Mais quand il pleut 10 fois par jour, il faut bien choisir son moment pour mettre le nez dehors ! D’où notre manque de motivation pour randonner...


Parmi les immanquables de l’ile de Chiloé (dixit les guides) il y a les églises. Nous allons donc visiter celle de Castro. Au premier abord, elle est assez étonnante, avec sa façade extérieure en tôle ondulée. Pour une église classée au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est original ! Par contre l’intérieur mérite le détour. En effet, elle est toute en bois du sol au plafond, c’est très chaleureux.

 

002-Eglise-de-Chiloé

 

Autre particularité de l’ile, les maisons sur pilotis, « los palafitos ». Elles permettaient de garer le bateau de pêche devant la maison quelle que soit la hauteur de la marée. Aujourd’hui ces maisons très colorées, sont bien défraîchies et ont encore plus de cachet, surtout si un rayon de soleil veut bien les éclairer quelques secondes.


007 Castro Palafitos

 

Le dernier jour, avant de fuir ces contrées si humides, nous allons voir des pingouins à Punihil. Après une heure et demie de trajet en bus, nous découvrons une côte très découpée, où de petits bateaux nous attendent. Les pingouins occupent des ilots. Nous approchons relativement près dans les vagues et découvrons surtout des juvéniles, attendant le retour de la pêche de leurs parents. Mais finalement ce qui nous a bien plus, ce sont les touristes (nous quoi !). A peine débarqués du bus, on nous équipe de bouées orange fluo, puis on nous porte sur des chariots  jusqu’aux bateaux afin de nous conserver au sec. Ainsi présentés, nous offrons un beau spectacle aux petits pingouins désœuvrés, attendant l’heure du repas.

 

030 Punihuil

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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 21:38

009 Croisière Navimag

 

Nous revoilà « chez nous » à Puerto Natales. Cette fois, juste en transit, car le soir nous embarquons sur le bateau de croisière Navimag. 3 jours, 4nuits dans les fjords de Patagonie, en direction de Puerto Montt, au nord. On va partager une cabine microscopique et sans fenêtre, avec 2 parfaits inconnus. C’est pas que nous soyons sauvages, mais cette hyper-proximité nous inquiète un peu. On craint de tomber sur des ronfleurs, des cons, des gringos, ou même pire : des cons de gringos qui ronflent ! A minuit, on monte enfin à bord, où on découvre notre cagibi. Un couloir de moins d’un mètre de large sépare deux lits superposés et 4 placards. C’est minimal, mais suffisant pour y dormir ! Puis nos colocataires arrivent : Eugenio et Roberta, un couple d’italiens, sympas, discrets et hispanophones, qui partageaient les mêmes craintes que nous, quant à la cohabitation avec les Ronald Mac Donald !

 

017 Croisière Navimag Roberta Eugenio

 

Avant de parler de la croisière, petit rappel géographique concernant le Chili. C’est une bande de terre discontinue, bordant les cotes du Pacifique, sur 4000 km environ. A cause d’une forte activité tectonique, responsable de la création de la Cordillère des Andes, le tiers inférieur du pays se morcelle en milliers d’îles. Ce qui oblige, si on veut se déplacer du nord au sud (ou inversement), à faire plusieurs centaines de km par voie maritime. Ce que nous faisons. Ce choix nous permet non seulement d’éviter 30h de bus par la route argentine, mais c’est surtout un moyen de naviguer dans les fjords de Patagonie.

 

006 Croisière Navimag

 

Dès le premier matin, nous nous réveillons au cœur d’un dédale de canaux, bordés par des montagnes dont certaines sont coiffées de calotte blanche d’où dévalent de majestueux glaciers. C’est puissamment beau ! Le soleil d’abord timide, joue au chat et à la souris avec les nuages, ce qui fait ressembler le paysage alentours à la robe d’un dalmatien. Les couleurs en plus. Ces immensités à l’état brut relativisent la place qu’occupe l’homme sur cette planète. Ici l’être humain n’est qu’un invité. Et encore, seulement de passage. Nous savourons notre invitation ! L’après-midi, le ferry approche lentement le glacier Amalia, qui est lui aussi un micro appendice de l’immense calotte glacière couvrant 500km de la Cordillère. Moins remarquable que son cousin le Perito Moreno, mais intéressant tout de même car il permet une navigation dans les glaçons !

 

002 Croisière Navimag Glacier Amalia

 

Le 2ème jour, la nature décidément très généreuse, nous offre en spectacle des albatros, des lions de mer, mais aussi une bonne centaine de baleines.  A en croire l’équipage, nous sommes vernis ! D’ordinaire, les baleines Minke ne se rencontrent pas dans ces canaux, mais préfèrent sillonner la haute mer. Autre raison de nous réjouir de  notre bonne étoile : les conditions climatiques. A la sortie des fjords, nous abordons l’océan de plein fouet dans le bien nommé Golfe de Peines. Plus aucun abri. Quand le Pacifique perd son sang froid, et ici c’est apparemment souvent le cas, ça frappe. Fort ! Pour nous, c’est mer belle à peu agitée !

 

012 Croisière Navimag

 

Le lendemain, nous regagnons l’abri des fjords. Le paysage a changé. Le ciel et la mer sont d’un gris acier. Les îles sont habillées d’une végétation dense, car ici les précipitations sont abondantes : C’est la Patagonie verte. Plus tard, dans la journée, tout s’éclaircit, ce qui permet de voir au loin la grande île de Chiloé, où nous irons passer quelques jours.

 

019 Croisière Navimag
Le temps à bord s’écoule tranquillement, il permet de lier des contacts. Certaines des histoires ressemblent à la notre : Des voyageurs seul ou en couple, venus pour 3 semaines à un an, se dégourdir les pattes et se remplir les mirettes. C’est le cas de nos copains italiens. D’autres ont des projets plus atypiques, comme cette famille ayant déscolarisé leurs garçons durant 3 mois, pour leur offrir le plus beau cours de « sciences de la vie et de la terre » qui soit ! Ou bien encore, ce couple franco-chilien, dont le mari a fui la dictature de Pinochet, il y a presque 40 ans. Maintenant à la retraite, il revient pour 6 mois, faire découvrir à son épouse, le pays et la famille qu’il a du abandonner, à cause de la folie meurtrière d’un régime totalitaire. Quand l’histoire s’inscrit dans l’Histoire...

 

022 Croisière Navimag Puerto Montt

 

Le matin du quatrième jour, la croisière se termine en beauté. On découvre la ville de Puerto Montt, baignée dans une lumière rosée, laissant émerger au loin le volcan Osorno et ses copains. Il va nous falloir consulter un dictionnaire de synonymes, pour y dénicher d’autres superlatifs, capables de décrire en mots, tous ces fabuleux paysages ! « Pffiuuu... Ma qué bello ! » comme dit Roberta.

 

023 Croisière Navimag Puerto Montt

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 17:05

glacier Perito Moreno (03)

Perito Moreno, c’est “LE” glacier à voir, tous les guides sont unanimes. On quitte donc Puerto Natales pour repasser en Argentine, moyennant 5 h de bus. El Calafate, ville sans charme, totalement dédié au tourisme, est la porte d’entrée du parc des glaciers.


El Calafate 001Le soir, on va se gaver de protéines animales dans un restau offrant des grillades à volonté. Les agneaux ouverts en deux sont enfourchés verticalement au-dessus des braises et cuisent « muy lentemente ». Cela donne une viande tendre, gouteuse et grasse qui fond dans la bouche. Un vrai délice ! Heureusement pour notre ligne et notre porte-monnaie, on ne fait pas cela tous les jours. La Patagonie est une région chère, très chère, où l’aliment de base est la viande. Quand il ne reste presque plus de moutons à tondre, les touristes les remplacent avantageusement !

 

glacier Perito Moreno (01) Glacier Perito Moreno: la visite est bien huilée. Le bus nous récupère devant l’hôtel. Plus tard entassés comme des sardines, on embarque sur un bateau d’où la vue est excellente. On approche de ce front de glace de 8 à 10 m d’épaisseur qui descend dans le lac Argentine. On l’entend craquer. Il bouge. Des morceaux tombent dans l’eau avec fracas.


glacier Perito Moreno (06)

 

Un peu plus tard nous avons une autre vision du glacier depuis des passerelles, d’où le spectacle est tout aussi époustouflant. Son avancée est bien observable. En effet, le Perito Moreno est un des rares glaciers à progresser. Il avance tant qu’il partage le lac en deux, créant un bouchon qui fait monter le niveau d’eau en amont. Tous les 4 ans environ, sous la pression de l’eau, le barrage naturel pète. Il ne doit pas faire bon être sur les berges du lac à ce moment là !


glacier Perito Moreno (13)

 

De retour à l’hôtel « Las Manos », nous sympathisons avec Caro et Guillaume, en voyage pour un an. Nous passons une soirée à échanger nos impressions et nos tuyaux sur les pays déjà visités.

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